Alphabétisation et croissance économique au Bénin : Le FAAPLN et ses directions techniques au service du développement durable - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Alphabétisation et croissance économique au Bénin : Le FAAPLN et ses directions techniques au service du développement durable

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Le Fonds d’Aide à l’Alphabétisation et à la Promotion des Langues Nationales (FAAPLN) a été mis en place pour accompagner les actions en faveur de l’éducation des adultes et promouvoir les richesses linguistiques nationales. Il est aidé dans sa mission par plusieurs directions techniques érigées en son sein. Malgré les efforts fournis par ces directions pour l’instruction de la grande majorité de la population analphabète, un défi reste à relever pour plus d’actions.

Ce jeudi 04 Août 2022, en plein cœur de la ville de Cotonou, un bâtiment deplusieurs étages accueille l’équipe du journal Educ’Action. Dans une partie de ses locaux, ce grand établissement abrite le Fonds d’Aide à l’Alphabétisation et à la Promotion des Langues Nationales (FAAPLN). Comme dans toute autre structure étatique ou privée, à cette heure de la matinée, le personnel se mobilise, chacun dans son domaine, pour accomplir sa tâche du jour. Celle d’œuvrer pour la bonne marche du FAAPLN.
Installé en 2004 et ayant connu différentes appellations, ce fonds a été créé par le gouvernement béninois avec pour but principal de mobiliser des ressources aussi bien financières que matérielles afin d’accompagner les activités d’alphabétisation portées par l’Etat lui-même ou par une tierce organisation. Placé sous la tutelle du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (MESTFP), ce fonds est actuellement dirigé par Zinsou Marcellin Hounzangbé. La première autorité de ce fonds évoque les raisons qui justifient sa création. « Le gouvernement a fait le constat selon lequel la population béninoise est majoritairement analphabète, et c’est cette population qui apporte de la plus-value à l’économie nationale. Alors, pour que le Bénin puisse vraiment avoir un Produit Intérieur Brut (PIB) considérable, les gouvernants ont estimé qu’il faudrait créer des structures capables de répondre aux préoccupations des populations à la base en matière d’alphabétisation », confie le responsable. Cette réflexion menée par les gouvernants, poursuit-il, a donc accouché d’actions concrètes. « Ainsi, la direction de l’Alphabétisation fut créée, suivie de la direction générale du Fonds dont la mission principale est de mobiliser et de mettre à disposition, des ressources nécessaires au profit de la mise en œuvre de la politique nationale en matière d’alphabétisation, d’éducation des adultes et de la promotion des langues nationales. »
Cependant, outre la Direction de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (DAPLN) qui demeure le bras opérationnel des actions d’alphabétisation, le FAAPLN fonctionne avec l’appui de trois directions techniques érigées en son sein.

DMRMD, DEEP et DAFC au service du bon fonctionnement du FAAPLN

Dans les nombreux couloirs que compte ce bâtiment, se trouve la Direction de la Mobilisation de Ressources, du Marketing et de la Documentation (DMRMD). Pedro Marius Egounleti est le chef de cette direction. Dans son bureau se débattent les dispositions relatives à la mobilisation des ressources. Le directeur l’attestera d’ailleurs lorsqu’il laisse entendre que « la DMRMD est chargée de la mobilisation des ressources surtout au niveau des PTF et des partenaires privés. Elle s’occupe également de la documentation du sous-secteur ».
À quelques marches de cette direction, est logée celle des Etudes et de l’Evaluation des Programmes (DEEP). Vêtu d’une chemise en tissu local, Paul Cyr Hounkpè, en sa qualité de directeur, renseigne : « Cette direction a pour mission d’étudier les projets soumis au fonds en premier lieu. Dans un second temps, à les planifier et à les suivre dans leur mise en œuvre afin de les évaluer pour voir si les objectifs assignés au départ, ont été atteints. » À ce propos, le directeur saisit l’occasion pour faire la lumière sur les différents projets qui reçoivent l’avis favorable de financement par le FAAPLN. Il ajoute à cet effet : « Il y a la requête au financement, initiative d’une ONG ou d’un groupe qui identifie non seulement une cible mais aussi une thématique donnée, à partir de laquelle le projet est élaboré et soumis au fonds. L’autre forme, c’est l’appel à projet. Il découle de la volonté du fonds qui choisit une thématique sur laquelle les ONG sont appelées à rédiger des projets. » Dès lors que le projet soumis est validé et reçoit l’approbation du conseil d’administration pour le financement, la Direction Administrative, Financière et Comptable (DAFC), prend le relais. C’est alors que Justine Tata, la directrice, et comptable et ses collaborateurs entrent dans le rôle qui est le leur. Habillée d’une tenue traditionnelle communément appelée ‘‘bohoumba’’ joliment décorée, la DAFC comme l’appellent ses assistants, dévoile les attributs qui sont ceux de sa direction. À en croire ses propos, la DAFC est chargée de suivre la mise en place et de faire le suivi de la subvention allouée par l’Etat au FAAPLN ; de garder les deniers et valeurs déposés, à quelque titre que ce soit et de conserver les pièces justificatives des recettes et dépenses. Aussi, se charge-t-elle de préparer et de suivre l’exécution du budget en collaboration avec le directeur général du fonds et d’assurer en complicité avec les services compétents de la direction des ressources humaines du ministère en charge de l’alphabétisation, le suivi de la carrière du personnel, pour ne citer que ces charges.
Ainsi, le Fonds d’Aide à l’Alphabétisation et à la Promotion des Langues Nationales (FAAPLN) est accompagné dans son fonctionnement par ces trois directions dont les charges, bien que distinctes les unes des autres, convergent vers le seul but évoqué plus haut. Toutefois, des difficultés sapent l’effort consenti par le personnel pour un meilleur rayonnement du FAAPLN.

L’absence des Partenaires Techniques et Financiers, véritable défi pour le fonds

En dehors des difficultés qui sont propres au FAAPLN, tous les directeurs techniques de cette structure s’accordent à dire que le défi majeur à relever est le manque de financement dû à l’absence des partenaires. « Ma plus grande difficulté, c’est l’absence des ressources additionnelles pour accompagner les activités d’alphabétisation, d’éducation des adultes et de promotion des langues nationales. Si cette difficulté est résolue, tous les autres problèmes du fonds le seront également », affirme Justine K. Tata, directrice Administrative, financière et comptable. Évidemment ! semble répondre Paul Cyr Hounkpè, qui laisse entendre que « les moyens sont très limités. Lorsque les projets sont étudiés et validés, il reste à chercher des bailleurs pour les financer. C’est dire donc qu’il y a manque de financement ». L’insuffisance de financement se justifie du point de vue de Pedro Marius Egounleti, par la liste très peu fournie de partenaires pour soutenir le fonds dans ses actions. Lui qui est directeur de la Mobilisation de ressources, du marketing et de la documentation au FAAPLN est bien placé pour énoncer les raisons d’absence de partenaires. « Le premier partenaire du fonds est l’État lui-même. Suivront les autres partenaires que sont les structures publiques comme privées. Malheureusement, les partenaires sont rares sur le terrain pour plusieurs raisons dont la dissolution de certaines de ces structures et la situation économique difficile que connait le pays. Aussi, peut-on noter le manque d’intérêt du secteur privé par rapport au fonds », se désole-t-il.

L’appel des directeurs techniques à l’endroit des PTF

Décidés et engagés à faire rayonner de mille feux le Fonds d’Aide à l’Alphabétisation et à la Promotion des Langues Nationales (FAAPLN), ces responsables à divers niveaux lancent des cris de cœur à l’endroit des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et des bonnes volontés. « Le fonds est né de nouveau. Le fonds a de nouveaux objectifs, de nouvelles perspectives et est décidé à jamais à travailler pour que l’analphabétisme fasse partie du passé. Nous invitons les PTF à se joindre à nous, dans cette tâche », a appelé de tous ses vœux, Pedro Marius Egounleti, confortablement installé dans son bureau et vêtu de sa tenue Good Luck. Ses propos seront renchéris par ceux du directeur général du fonds, Zinsou Marcellin Hounzangbé. « Je voudrais dire aux Partenaires Techniques et Financiers et aux bonnes volontés que le fonds a besoin de ressources pour appuyer davantage les activités d’alphabétisation. Lorsque les partenaires viendront à nous, nous leur donnons la garantie que leurs ressources seront bien gérées et le retour leur sera fait au fur et à mesure qu’ils le souhaitent », atteste le directeur général Hounzangbé d’un ton serein.

Estelle DJIGRI

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