Emoi, choc, télescopage, stupéfaction, etc. Le champ lexical des Béninois a visiblement changé ces jours-ci en dépit de la psychose que génère le Coronavirus, Covid-19. La raison est bien simple. La conscience collective des acteurs de l’école est interpellée par les vidéos à caractère pornographique dans lesquelles des apprenants se sont vilainement illustrés. En peu de temps, ces supports visuels d’une qualité approximative et au contenu immoral, ont rapidement fait le tour de la planète, se logeant au fin fond des galeries de bien d’androïdes. Les critiques diverses et supputations de personnages parfois hypocrites défraient la chronique sans nécessairement déboucher sur des propositions concrètes. Pour beaucoup, les efforts se limitent aux réquisitoires, diatribes et accusations. Des actions isolées sont à apprécier telle que l’implication du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou, qui, systématiquement, a ouvert une enquête, mettant sous convocation les promoteurs et responsables de ces écoles et universités dont les apprenants se sont tristement mis en vedette. Des élèves identifiés et ayant participé à ces scènes de bassesse sont aussi répudiés de ces entités d’instruction. Seulement, quelle doit être la formule magique pour exorciser le mal ? Educ’Action a sa petite idée, celle de s’inscrire dans une approche constructive bien arrimée à sa mission d’éveil, de conscientisation et de dénonciation. Et pour nous, le salut peut venir de la création d’une Direction de l’Ethique et de la Morale (DIREM) au service des entités scolaires et universitaires. Cette direction sera composée d’éducateurs spécialisés, de psychologues, de spécialistes des sciences de l’éducation, notamment les options de dynamiques de groupes de jeunes et de toutes autres compétences en lien avec les questions sexuelles et la vie comportementale des apprenants en milieu scolaire. Cette direction logée dans les ministères sectoriels de l’éducation au Bénin, pourra mettre en place une ligne verte pour recevoir les plaintes des parents et des élèves dénonçant les atteintes flagrantes aux mœurs et faire des descentes inopinées dans les établissements pour discipliner et mettre de l’ordre. Cette unité stratégique veillera à la cohérence des programmes d’éthique et de la morale à travers les unités d’enseignement, la conformité des enseignements en milieu scolaire et éducatif avec les mœurs, les valeurs et les cultures nationales. La direction se chargera aussi de concevoir et de proposer des programmes d’éthique et de morale, et, surtout, veiller au respect des normes d’éthique et de morale dans toutes les activités récréatives et de réjouissance telles que les journées culturelles, les sorties pédagogiques et les excursions, initiées dans nos écoles et universités, furent-elles privées ou publiques. Elle doit également avoir des points focaux dans les établissements pour des initiatives d’alerte en cas de violation des normes d’éthique et de morale sans occulter la mission d’éducation et de sensibilisation des apprenants.Même les autorisations de création et de renouvellement d’autorisation doivent être subordonnées à des enquêtes de moralité dûment menées par cette direction dont l’avis favorable sera une pièce maîtresse dans la validation des dossiers. Mieux, un fichier des enseignants sexuellement engagés sur les apprenants et ayant fait l’objet de procédure pénale ou disciplinaire doit être constitué et actualisé chaque année avec publication dans les journaux et à la télévision nationale en vue de décourager à jamais les velléités existant encore dans le rang des enseignants favorisant ces mœurs légères. Quant aux apprenants dévergondés, fils et filles de ‘’riches inconscients’’ qui viennent endoctriner les innocents, il faudra leur interdire l’accès aux institutions scolaires et obliger les parents à prendre leurs responsabilités en offrant des cures de désintoxication morale à leurs enfants avant leur retour en classe. Pour ce faire, la mise en place d’un centre de récupération morale des apprenants au sein des Centres Hospitaliers Universitaires du Bénin (CHU) doit être effective pour la prise en charge de ces apprenants déviants dont le retour en classe sera subordonné à une autorisation spéciale et du CHU et de la Direction de l’Ethique et de la Morale (DIREM). Telle est notre modeste contribution pour commencer à juguler le mal, celui-là, qui, de plus en plus, gangrène notre système éducatif en pleine reconstruction.
Serge David ZOUEME