Congés de Pâques anticipés pour cause du Covid-19 : Des mesures parentales pour contrôler les élèves, surtout filles - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Congés de Pâques anticipés pour cause du Covid-19 : Des mesures parentales pour contrôler les élèves, surtout filles

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Le gouvernement du Bénin à l’instar de plusieurs gouvernements de pays d’Afrique a congédié les acteurs du système éducatif aux fins de réduire les risques de propagation du Covid-19 en milieu scolaire et universitaire. Les parents d’élèves, chacun allant à son rythme et à sa manière, veillent au grain avec des approches d’encadrement diverses en cette période de pause forcée, pour éviter tout type de dérapages à leurs progénitures. Reportage !

«J’ai un enfant qui n’est pas assez grand. J’ai pris mes dispositions pour qu’il reste à la maison. J’évite surtout qu’il sorte pour aller s’amuser. J’ai mis le nécessaire à sa disposition. Je veux demander aux autres parents qui ont des enfants un peu âgés de mettre ce qu’il faut également à leur disposition pour qu’à la reprise, ils ne désapprennent pas ». Ces propos de dame Mariette Kokou, parente d’élève, résidant à Godomey-Hlouacomey dans la commune d’Abomey-Calavi, vient renseigner sur ses méthodes pour assurer une protection sanitaire et une bonne condition d’apprentissage à son enfant pendant ces congés de Pâques anticipés dominés par la psychose du Coronavirus. Plusieurs parents d’élèves et même les élèves sont inquiets de la propagation rapide du mal qui a déjà infecté, à la date du dimanche 05 avril 2020, 22 personnes au Bénin. « J’ai peur. Je n’arrive plus à fermer les yeux. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter au Bénin. Où allons-nous ? », s’interroge-t-elle, invitant les parents à surveiller tous les mouvements et déplacements de leurs enfants. Car, soutient-elle, ils peuvent contracter le virus lors de leurs sorties tous azimuts et non contrôlées. « L’autre chose qu’il ne faut pas perdre de vue, ce sont les parents. Il faut que les parents respectent les mesures restrictives pour ne pas exposer les enfants et apprenants. Il faut aussi les garder loin de la vie de débauche, de la prostitution scolaire… », indique, à son tour, dame Nadège (prénom attribué) résidant à Hêvié-Akossavié, insistant qu’il est nécessaire de veiller sur les apprenantes qui peuvent être facilement courtisées ou engrossées par de vils artisans et amis élèves.

De la suspension des répétiteurs à la surveillance des apprenantes…

Ces congés de Pâques anticipés contraignent les parents à plus de vigilance et de fermeté. « J’ai d’abord suspendu les répétitions pour éviter que mes filles ne soient trop en contact avec leurs encadreurs de maison qui sont tous de jeunes étudiants célibataires. J’ai voulu simplement réduire les risques en cette période de confinement partiel et de congés anticipés qui pourraient être prorogés vu que le mal n’est pas encore maîtrisé chez nous avec des cas de personnes infectées constamment à la hausse », confie Nadège. « Je ne veux même pas solliciter un répétiteuren cette période surtout que je n’ai pas les moyens de maîtriser ses déplacements et qu’il pourrait aussi être un porteur de virus pour ma famille. Qu’est-ce qui prouve que le répétiteur n’est pas contaminé ? Qu’est-ce qui prouve que le répétiteur ne fera pas des attouchements à ma fille ? », alarme, à son tour, Mariette Kokou. En revanche, elle s’est donnée les moyens pour mettre à l’aise et occuper sainement ses enfants. « A la maison, elles peuvent se distraire par le biais de divers jeux et moyens ludiques tels que la musique, la lecture, suivre les débats-télévisés. Mais pas plus. », a reprécisé Nadège, infirmière de profession. Elle invite les parents d’élèves à beaucoup surveiller leurs enfants, surtout s’ils sont dans une cour commune où il y a de jeunes garçons. « Une fois que les congés sont là, il faut occuper les enfants, surtout les filles. Il faut mettre en place des dispositifs pour contrôler leur va-et-vient. Il faut leur couper toute distraction malsaine et inopportune en dehors de la maison.», dira, pour sa part, Epiphane Mindjinnankou, opérateur économique et père de famille, vivant à Cococodji. A chacun donc, sa stratégie pour ne pas exposer ses enfants en cette période du Covid-19.

Enock GUIDJIME

 

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