Construction et équipement de modules de salles de classe au secondaire : L’engagement du PAESB pour l’amélioration des performances scolaires - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Construction et équipement de modules de salles de classe au secondaire : L’engagement du PAESB pour l’amélioration des performances scolaires

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Le Projet d’Appui à l’Enseignement Secondaire au Bénin (PAESB) a construit et mis en service 248 salles de classe équipées pour une capacité totale de 12 400 places assises pour les apprenants. Ces réalisations ont contribué à améliorer les performances scolaires d’une part, et à impacter la politique d’accès, notamment à l’enseignement secondaire premier cycle, d’autre part.

Les modules de salles de classe dotés de rampes ainsi que les blocs de latrines scolaires réalisés avec l’appui technique et financier du PAESB concourent à l’accès de tous à une éducation de qualité comme le recommande l’axe stratégique 4 des Objectifs de Développement Durable (ODD). En se focalisant sur certains départements, le PAESB vise un équilibre conforté par l’instruction du Projet Soutien à l’Enseignement Secondaire (SEnS) non seulement pour l’ensemble des populations scolarisables, mais aussi avec un accent pour les filles et les personnes à handicap moteur. Le souci du maintien des filles à l’école a guidé la construction des infrastructures scolaires au Secondaire. Il en est de même pour les élèves à besoins spécifiques qui peuvent désormais accéder à leurs salles de classe à l’aide des rampes. Mais avant la construction des infrastructures PAESB, aujourd’hui applaudie par l’ensemble de la communauté scolaire béninoise, l’image projetée par les infrastructures éducatives du sous-secteur du Secondaire a tôt fait de saper le moral des enseignants et apprenants. Aussi, a-t-elle saboté les efforts des gouvernants et décideurs éducatifs en recherche de l’amélioration continue des conditions de délivrance des apprentissages dans les lycées et collèges.

Bref état des lieux des infrastructures éducatives dans les collèges avant l’arrivée du PAESB…

L’état défectueux des infrastructures d’accueil des apprenants dans la quasi majorité des établissements secondaires publics était l’une des causes des contre-performances scolaires régulières, autrefois enregistrées. Désormais un lointain souvenir, cette situation précaire rappelle à Ulrich Dagnito, enseignant de philosophie au CEG Sèhouè, les conditions pénibles dans lesquelles il délivrait des apprentissages à ses apprenants. « Au départ, la situation ici était telle qu’il n’y avait pas assez de salles de classe. Les quelques rares qu’on pouvait encore trouver, étaient défectueuses avec des feuilles de tôles trouées. Avant l’avènement du projet, les élèves étaient serrés à cause de l’insuffisance de salles de classe et de mobiliers », a-t-il renseigné. Pour corroborer ces propos, Jérémie Tessi, directeur du CEG Agon dans la commune de Toffo embouche la trompette : « Le manque d’infrastructures jouait sur les résultats scolaires parce que les effectifs par classe étaient relativement élevés. C’est une contrée qui a quelques difficultés liées à la distanciation et les parents d’élèves n’ont pas assez de moyens financiers. Les infrastructures nous ont réellement permis de jouer avec les quotas. Cela a permis que chaque groupe pédagogique ait une classe. Ce qui veut dire que lorsqu’un groupe pédagogique n’a pas cours, c’est vraiment un confort matériel rêvé pour l’apprentissage. » Entre chefs d’établissement, la question de la gestion des effectifs en fonction de la disponibilité des salles de classe reste un casse-tête commun. Evariste Justin Sèwa, directeur du CEG Sèhouè se confie : « Il faut dire qu’il y a un réel problème d’infrastructures qui se posait dans cet établissement. Nous avons été obligés au moment de concevoir les emplois du temps de prévoir des classes volantes. Si on n’adoptait pas cette stratégie, tous les élèves n’auraient pas de classe. Nous remercions le PAESB pour ces bâtiments qui nous ont été construits dans ce collège ». Des lauriers pour le PAESB, Slassifi Dramane, directeur départemental des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de la Donga en décerne fièrement. Des modules de salles de classe, son département en est bien servi : « Avec ce Projet, la Donga a vu sa capacité d’accueil augmenter. Nous avons bénéficié de neuf (09) modules de salles de classe avec des blocs de latrines. » Les ouvrages n’ont pas été que réalisés. La coordination du PAESB a veillé sur la qualité en gardant un œil ouvert.

De la qualité des ouvrages

La tenue du pari de réaliser des salles de classe en particulier dans des milieux très éloignés et enclavés a beaucoup été tributaire du dispositif mis en place. Faut-il encore le rappeler, les modules, ont été réalisés en Maîtrise d’Ouvrage Déléguée (MOD) par des agences privées sous la supervision de l’UATS-PME et de la coordination du PAESB avec la complicité des membres du comité local de suivi sans oublier la supervision générale. Le dispositif mis en place a été très attentif au suivi de proximité en recherchant la motivation des acteurs impliqués. Ces infrastructures, soutient le directeur du CEG Sèhouè Evariste Justin Sèwa, « sont des ouvrages de très bonne qualité. Il faut profiter pour dire Merci ici, à la compétence de ceux qui ont réalisé ces infrastructures parce que la qualité de l’ouvrage n’est plus à démontrer ». Pour Jérémie Tessi, son collègue du CEG Agon dans la commune de Toffo, « ces blocs ont été construits suivant les normes pédagogiques. Les salles sont larges, les tableaux ne sont pas lointains, les salles bien aérées et évidemment dotées de plafond. La charpente est très élevée avec des fenêtres d’aération. Ce qui nous permet de jouer un peu avec la température qui n’est pas marginale à cause du climat d’ici. Les apprenants se sentent mieux dans ces classes autant que nous les enseignants. Ensuite, il y a les bancs qui ont été mis à disposition en quantité suffisante ». Les bénéficiaires ne disent d’ailleurs pas le contraire. Elève en classe de Tle au CEG Sèhouè, Cédric Sodédji vante les mérites du bloc de salles de classe réalisé de par sa beauté. « C’est un bâtiment qui fait partie des plus luxueux de l’établissement. On n’avait pas suffisamment de salles de classe. Ce module de salles de classe nous a beaucoup servi. », a-t-il confié tout heureux. Avis partagé par sa camarade de classe Josiane Gbovidémlan qui, très heureuse, a précisé que « ces bâtiments sont venus améliorer notre condition de vie au CEG Sèhouè. Grâce à ces bâtiments, beaucoup de classes ne sont plus volantes. Les fenêtres sont bien faites et les classes bien aérées ». Des témoignages que confirme le DDESTFP-Atacora. « Ces salles de classe dites PAESB ont considérablement contribué à réduire ce que nous avons coutume d’appeler les salles de classe volantes dans nombre de nos établissements. », appuie, d’un air condescendant, Sarre Nahini, DDESTFP-Atacora. Son collègue de la Donga Slassifi Dramane ne dit d’ailleurs pas le contraire quand il se confie d’un air franc : « cela a permis de réduire les classes volantes ».
En parlant de l’accès à l’école pour tous, le PAESB n’a pas mis de côté la question de l’accès effectif aux salles de classe à toutes les catégories d’apprenants, porteurs de handicap ou non. L’inclusion est donc chose certaine avec la réalisation des modules de salles de classe assortis de rampes qui permettent un accès facile aux apprenants porteurs de handicap. David Olundé, délégué représentant les élèves du CEG Sèhouè en donne si bien témoignage : « Les salles de classe ont été bien construites et cela a permis à nos frères porteurs de handicap d’y accéder puisqu’il y a des rampes ». A son directeur Evariste Justin Sèwa d’appuyer son témoignage : « Ces salles de classe ont tout de même des rampes et telles qu’elles sont construites, l’accès est facile à tout apprenant même ceux porteurs de handicap ». Même son de cloche chez le directeur départemental des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle de l’Atacora. Selon ses propos, « les salles de classes construites par le PAESB respectent les normes fondamentales en la matière. Ce sont des salles de classes à rampes qui permettent aux personnes qui ont un handicap moteur d’y accéder facilement. ». La réalisation des modules de salles de classe n’est pas restée sans effets sur les performances scolaires des collèges bénéficiaires.

Effets de la construction des modules de salles de classe sur le rendement scolaire

Les infrastructures touchent directement à l’accès à l’école mais, quand elles sont réalisées dans le respect des normes, elles impactent aussi la qualité de l’enseignement dès l’instant où l’acoustique est bonne, l’ergonomie est satisfaisante pour que les enfants soient réceptifs à l’enseignement. Au Collège d’Enseignement Général Séhouè, le PAESB est venu comme un soulagement pour booster les performances scolaires, à en croire les propos de Ulrich Dagnito, enseignant de philosophie en poste dans ce temple du savoir. « les élèves eux-mêmes peuvent témoigner qu’ils sont dans de très bonnes conditions surtout avec les salles de classe qui sont bien construites. L’électricité leur permet aussi de donner un bon rendement. Avec ce projet, les salles de classe sont équitablement réparties et les professeurs ont la facilité de dispenser les cours. Ici, au CEG Sèhouè, on a reçu 04 modules de salles de classe avec des latrines », a confié, enthousiaste, Ulrich Dagnito. Les propos de Evariste Justin Sèwa, directeur du même établissement ne viennent que confirmer ceux de l’enseignant quand il affirme : « Ces bâtiments nous ont permis de soulager les peines des élèves et enseignants. Sans ces salles de classe, je suis sûr qu’aujourd’hui, les résultats que nous avons ne seront pas bons. Dès que enseignants et élèves sont dans de bonnes conditions de travail, ça impacte positivement les résultats et c’est ce que nous avons remarqué ». La satisfaction ne manque pas également du côté de la commune de Toffo, notamment à Agon où Jérémie Tessi, premier responsable du CEG confesse : « Le collège commence d’abord par l’infrastructure et ça nous met encore dans les meilleures conditions d’apprentissage. Ce qui améliore, d’une manière générale, les résultats en ce qui concerne notre collège. L’amélioration des résultats a commencé par la réalisation de ces infrastructures avant que le collège ne connaisse de progrès après la deuxième phase théorique par rapport à la vie scolaire que le PAESB avait eu à vulgariser. Nous avons travaillé durant 2 ans. Ils nous ont appris beaucoup de choses que nous avons mises en application et qui ont fini par donner beaucoup de résultats », a fait savoir, tout satisfait, le directeur du CEG Agon, Jérémie Tessi

La Rédaction

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