Le Bénin, à l’instar des pays du monde, célèbre, chaque 5 octobre, la Journée Mondiale des Enseignants (JME). Educateur, conseiller et confident des enfants, l’enseignant suit, tant bien que mal, des étapes pour dérouler la leçon du jour. La deuxième parution consacrée à la fonction enseignante, nommément leur quotidien en classe, c’est dans ce dossier.
Jeudi 13 octobre 2022. Nous sommes dans la classe de CM1 du Complexe scolaire privé ‘‘Les merveilles du Savoir’’, sis à Cocotomey. Il est 15h10 minutes, le cours d’éducation sociale : civisme est prévu pour durer 30 minutes. Le titulaire de la classe, l’instituteur Jean Joachim Dagbovou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a instruit ses écoliers d’entonner un chant. Après une concertation rapide, morceau choisi par les apprenants: le travail. A la fin du chant, Jean Joachim Dagbovou demande : « Qui peut me rappeler la leçon que nous avons faite hier (mercredi 12 octobre 2022, ndlr ». Des apprenants ont levé leur index pour attirer l’attention du maître. « Nous avons fait une leçon sur la décentralisation », lâche un écolier, vêtu d’un maillot de sport jaune. C’est après que l’éducateur a pris par une mise en situation pour amener l’enfant a capté l’information sur la leçon de la circonstance. Il s’agit d’une leçon sur le budget. A travers cette mise en situation, les apprenants ont sorti eux-mêmes des termes comme : dépenses, imprévues, recettes. Sourire aux lèvres et posé dans le déroulement des séquences pédagogiques, l’instituteur a fouetté l’intelligence des apprenants. Un travail qu’il aime. « Depuis l’enfance, l’enseignement a été toujours ma passion. J’adore les enfants, j’aime être l’ami des enfants. Là où il y a l’enfant, je suis là. Le métier qui permet d’être proche de l’enfant, c’est l’enseignement. Il s’agit précisément de la maternelle et du primaire. Voilà pourquoi j’ai embrassé ce métier », a dit Jean Joachim Dagbovou pour justifier son choix pour l’enseignement. Du point de vue pédagogique, il précise : « La pédagogie nous oblige a rappelé la leçon précédente pour voir si les enfants ont assimilé le cours et garder quelque chose. Il y a le rappel de leçon, questions écrites, questions réponses ». La leçon du jour a duré 36 minutes en raison du retard de compréhension de quelques écoliers. Cap est mis sur le Collège d’Enseignement Général ‘‘Le Plateau’’.
Le secondaire à l’école du primaire ?
C’est le même constat qui est fait au Collège d’Enseignement Général (CEG) ‘‘Le Plateau’’ le jeudi 13 octobre 2022. Dans la classe de 3e, Stéphane Yèhouénou Tessi, Aspirant au Métier d’Enseignant (AME) démarre son cours d’Anglais. A l’entame de cette séance, les apprenants de cette classe ont eu droit à un petit échauffement fait de chant. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que ces élèves ont manipulé leurs cordes vocales pour se livrer à cette chanson entonnée par leur enseignant. Visiblement, le cours précédent déroulé par cet enseignant, a porté sur « If clauses ». Nous l’avons déduit des questions qui sont posées aux apprenants par l’enseignant pour jauger leur niveau de compréhension de la chose. Après quelques minutes passées à faire ce retour sur la leçon précédente, place à la séance du jour. Le cours, cette fois-ci a porté sur « Expressing Warning ». Reçu aux lendemains de la célébration de la JME, cet enseignant, la trentaine environ et vêtu d’une tenue locale visiblement bien repassée, explique comment l’enseignant qui s’est vu confier une classe doit dérouler son cours pour espérer que les élèves le comprennent.
Les étapes d’un déroulement réussi de cours
Chaque cours qui doit être déroulé dans une classe donnée, doit faire objet de préparation de la part de l’enseignant. A en croire Stéphane Yèhouénou Tessi, la préparation des cours est la chose la plus importante pour une bonne tenue de classe. « Le devoir compte trois partie. Nous avons l’introduction, la réalisation et la rétroprojection. Au niveau de la rétroprojection, il y a l’objectivation, l’évaluation et la projection», a dit Jean Joachim Dagbovou du CSP « Les Merveilles du Savoir ». Il précise qu’une bonne préparation de classe doit partir de l’élaboration des fiches pédagogiques. « Il faut dire que bien que chaque matière ait ses spécificités, il y a quand même des points communs. Le premier, c’est qu’une leçon ne peut pas commencer sans la vérification des prérequis. », a expliqué à son tour, le jeune enseignant du secondaire, Stéphane Yèhouénou Tessi. Ainsi, avant de dérouler sa leçon du jour, le professeur doit essayer de vérifier si les apprenants ont pu bien comprendre et assimiler le cours qu’ils ont appris précédemment. Cela passe par des questions réponses ou de petits exercices auxquels les apprenants doivent apporter de réponses ou de solutions. Cette étape passée, poursuit l’enseignant d’anglais, le professeur va suivre la règle de l’introduction, du développement et de la conclusion dans la situation d’apprentissage qui sera déroulée. « Il doit introduire la nouvelle leçon qui sera déroulée dans un premier temps, l’exposer par la suite. Suivra enfin la conclusion. Cette dernière qu’on appelle dans certaines matières retour et projection permet à l’enseignant de vérifier si les élèves ont bien compris la leçon du jour », a exposé Stéphane Yèhouénou Tessi, avant de revenir de façon spécifique sur ce qui concerne l’anglais.
La spécificité de l’anglais
L’anglais est une langue vivante. Pour cela, renseigne l’enseignant Yèhouénou Tessi, il y a bien des méthodes qui lui sont propres. « La première des choses que l’enseignant doit faire avant de dérouler son cours, c’est qu’il doit faire un petit échauffement, histoire d’éveiller, d’attirer l’attention et la curiosité des élèves », informe-t-il. Ce petit échauffement peut être fait de jeu de devinette de mots, de chant, etc. C’est ce qui justifie les quelques minutes de chant fredonné à l’entame du cours par l’ensemble de la classe. Cette étape sera suivie des autres étapes citées plus haut à savoir la vérification des acquis, l’introduction et le déroulement du nouveau cours, ainsi que la conclusion. Cependant, il précise que « En anglais, il y a deux catégories de leçons : les leçons qui peuvent être appelées et regroupées dans la catégorie des skils. C’est-à-dire ‘‘le reading’’ (la lecture), ‘‘le speaking’’ (le parlé) et le ‘‘writting’’ (l’écriture). Donc ces leçons ont une manière spécifique en ce qui concerne la préparation et le déroulement. Après ça, il y a la deuxième catégorie qui constitue la catégorie des structures grammaticales et les fonctions. Les fonctions permettent aux élèves de bien communiquer. On les utilise surtout dans la communication. »
En dehors des étapes évoquées plus haut, les enseignants ont affirmé qu’après l’évaluation, ils procèdent à la correction des copies et aux remédiations.
La Rédaction