Formation en expertise comptable de l’UEMOA : Pigier-Bénin gagne le pari de l’organisation du Grand oral du DESCOGEF - Journal Educ'Action - Éducation au Bénin et dans le monde

Formation en expertise comptable de l’UEMOA : Pigier-Bénin gagne le pari de l’organisation du Grand oral du DESCOGEF

12 mins read

Ils sont au total quatre-vingt-dix-neuf (99) candidats à passer avec assurance le Diplôme d’Etudes Supérieures de Comptabilité et Gestion Financière (DESCOGEF) pour le compte du Bénin. Pour cette première dans l’histoire éducative nationale, c’est Pigier-Bénin, une université prestigieuse, qui a accueilli l’examen du Grand oral, le vendredi 05 et samedi 06 novembre 2021, après la phase écrite qui s’est déroulée du 25 octobre au 4 novembre à l’ENEAM. Les candidats ont planché, sans anicroches, devant cinq (05) jurys. Le mérite de la réussite de l’organisation revient de droit à Pigier-Bénin.

Il est 07 heures. Le calme apparent soutenu par ce vent matinal frais qui traverse et refroidit les couloirs des Tours jumelles de l’école Pigier-Bénin à Cotonou offre des conditions bien propices pour la réflexion fructueuse. Idelphonse Chokki, costume bleu, assis sur une chaise, le regard plongé dans son ordinateur, puis un cahier à côté, révise encore ses cours. Et comme lui, deux autres dans la salle d’attente, restent concentrés, attendant leur tour. Tous les trois sont des privilégiés, comme d’ailleurs les qutre-vingt-seize (96) autres candidats qui impulsent ainsi l’ère de la formation de pointe au Bénindans un domaine tout aussi particulier en matière d’enseignement. Ils font ainsi partie de la première promotion des futurs diplômés du DESCOGEF, considéré comme étant le 2ième diplôme du cursus de l’Expertise Comptable des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Avec espérance et assurance, ils ont fait leur formation et passé les examens au Bénin.
Depuis sa création et pour une première, c’est à la rentrée académique 2020-2021 que cette formation a été décentralisée dans les autres pays membres de l’Union à l’exception de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, des pays traditionnellement retenus. Au Bénin, c’est l’université Pigier-Bénin et l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM) qui sont choisies pour abriter et administrer cette formation de haute facture.

Une organisation millimétrée pour rester conforme aux normes internationales

Dans la salle qui sert de quartier général aux jurys, Emmanuel Hounkou, professeur titulaire d’université et président du jury du Grand oral du DESCOGEF, fait le dernier briefing, passant les consignes idoines. Depuis 06 heures 30 minutes, face aux autres membres du jury, il prend le temps de parcourir chaque aspect de l’organisation et tente de répondre aux préoccupations des uns et des autres. «Certains collègues ont déjà l’habitude du Grand oral, d’autres, par contre, sont à leur premier essai. La rencontre était l’occasion de reculer les limites de l’ignorance pour que tout le monde soit informé de comment le Grand oral va se dérouler, comment se comporter avec les candidats», explicite-t-il. C’est une équipe d’experts qui conduit cet examen. Charles Codjo Kouphin est l’un des experts commis. En effet, expert-comptable, il est aussi coordonnateur de l’examen du DESCOGEF. «Notre partition, c’est de veiller à ce que cet examen se déroule dans les conditions normales d’examen, fixées par les normes internationales. Nous suivons son déroulement depuis deux (02) semaines. Les épreuves écrites se sont bien déroulées et nous attaquons la phase du Grand oral ce matin. Nous pensons que la vigilance qui prévaut depuis le début sera maintenue pour que cette dernière étape se déroule dans de très bonnes conditions», rassure-t-il, tout de blanc vêtu. Chacun des cinq (05) jurys est composé d’un universitaire et d’un professionnel. Après ce temps de partage d’expériences, les membres du jury vont s’installer dans les différentes salles dans lesquelles ils reçurent les candidats pour le Grand oral, la dernière ligne droite.

Le Grand oral : 45 minutes pour convaincre le jury

Diversement habillés, les candidats s’installent dans les salles d’attente. Il est 7 heures passées de quelques minutes, l’atmosphère devient lourde et le silence est total. Idelphonse Chokki est appelé à s’installer devant son jury. Sous le regard de ses compairs, il range ses affaires. La démarche lente, le pas serein, le costume reboutonné, il monte les escaliers et rejoint le jury 3. A l’entrée de la salle, il est accueilli par le premier surveillant, lui, qui l’introduit après l’observance des mesures anti Covid-19. Le voilà désormais devant le jury. «Après les épreuves écrites, le Grand oral consiste à vérifier de façon orale les connaissances et les compétences du candidat, à travers un sujet qu’il choisit et qu’il traite pendant deux (02) heures de temps en loge. Après ce traitement en loge, le candidat passe devant le jury pour présenter la thématique pendant 15 minutes et le jury pose des questions pendant 30 minutes. Le tout fait 45 minutes», explique le professeur Emmanuel Hounkou. Une fois son sujet choisi, Idelphonse Chokki, candidat, sort après quelques minutes. Puis, le second surveillant l’invite, à son tour, à rejoindre la salle de préparation dans laquelle se trouvent deux autres surveillants.
Comme ceux du Bénin, d’autres candidats composent simultanément le même examen dans d’autres pays de l’UEMOA. Cette épreuve du Grand oral a pris fin le samedi 06 novembre 2021. Suivront les phases de correction des copies et de délibération. «Toutes les épreuves doivent être corrigées dans deux centres. C’est une double correction dans l’anonymat dans les centres de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire et de Dakar au Sénégal. C’est bien après cette correction que les notes de la phase orale seront prises en compte, puis une délibération suivra. Cela peut prendre deux (02) à trois (03) mois parce qu’il faut corriger toutes les copies en double anonymat, donc deux correcteurs par copie. Lorsqu’il y a des divergences, on essaie de voir quelles sont les raisons et on calcule la dispersion, la moyenne, l’écart-type pour voir quelle est la note réelle de l’étudiant. Tout ceci pour minimiser les risques», renseigne le professeur Emmanuel Hounkou, levant le voile sur le processus de correction des copies et de délibération du Diplôme d’Etudes Supérieures de Comptabilité et Gestion Financière (DESCOGEF). «Ceux qui seront admis seront autorisés à poursuivre le DECOFI qui est la dernière voie qui conduit au diplôme d’expertise comptable de l’UEMOA», rajoute le président du jury. Au terme de cette phase orale, les membres du jury donnent leurs appréciations des candidats.

Impressions de quelques acteurs

Alassane MamA , expert-comptable, membre de jury

«L’objectif, c’est de pouvoir rapprocher les candidats des centres d’examen. Par le passé, l’examen se faisait de façon groupée en Côte d’Ivoire ou au Sénégal. A partir de cette année, nous avons l’occasion de l’organiser dans chaque pays de l’UEMOA. L’organisation est parfaite et est faite suivant les normes requises par le diplôme et les normes qui organisent les examens au plan international. Toutes les dispositions ont été prises tant sur le plan de la logistique que des ressources humaines.’’

Idelphonse Chokki , candidat

«Cet exercice du Grand oral n’est pas aussi facile que cela parce que vous n’avez aucune documentation à votre niveau. Vous vous préparez pendant deux heures et vous allez devant le jury pour présenter ce que vous avez accouché pendant 15 minutes. Ensuite, pendant 30 minutes, vous êtes soumis aux questions et aux appréciations du jury. Nous sommes à la fin de ce parcours, nous espérons faire la fierté du Bénin et de l’UEMOA. Il n’y a rien à reprocher à l’organisation, car tout était synchronisé avec Dakar.’’

Elysée Dhossou , candidat

«Mon oral s’est bien passé. J’ai tiré le sujet au hasard et j’ai pris le temps de me préparer pendant deux heures. Devant le jury aussi, cela s’est bien passé car j’ai essayé de faire de mon mieux. Maintenant, je m’en remets au Seigneur. Un grand merci à Pigier-Bénin pour l’organisation de cette formation. Le jury était bien composé d’un universitaire et d’un professionnel rompu à la tâche. Je leur dis aussi merci.’’

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Les plus récents

error: Vous n'avez pas le droit de copier ce contenu !