Outiller les journalistes sur les contours de la loi 2011-26 du 09 janvier 2012 portant sur la répression des violences faites aux femmes, leur montrer les difficultés d’application de cette loi ainsi que ses subtilités pour de meilleures productions sur la problématique. C’est ce travail d’appropriation de la loi qui a réuni les journalistes autour des consultants et experts de la question le vendredi 02 octobre dernier à la bourse du travail en présence de Calixte Adiyeton, chargé des programmes à la Cosi-Bénin, confédération syndicale initiatrice de l’atelier de formation. « Aujourd’hui, on ne peut pas se positionner sur un sujet aussi important et aussi sensible que la question de la lutte contre les violences basées sur le genre sans impliquer les acteurs des médias. C’est une lutte qui repose sur un texte important qui est cette loi 2011-26 du 09 janvier 2012 autour de laquelle nous avons échangé. », s’est justifié Calixte Adiyeton avant de renseigner l’objectif, qui, selon lui, est de rendre sensibles les journalistes à la cause par leur implication pour la vulgarisation de la loi. Mais pour qu’ils accompagnent la Cosi-Bénin dans sa démarche de popularisation de cette loi, il faut qu’ils soient outillés, souligne son chargé des programmes. « Cette séance a été celle devant nous permettre de mieux comprendre les textes. Nous avons utilisé comme stratégie un cas pratique pour mieux dépouiller cette loi et permettre aux acteurs des médias de mieux la pénétrer pour mieux la partager avec les lecteurs et les différents auditeurs. », éclaire Calixte Adiyeton, parlant de la stratégie utilisée. « Ce que nous attendons des journalistes participants à cet atelier, c’est qu’ils développent une certaine sensibilité par rapport aux questions de violences basées sur le genre et qu’ils ne voient plus les questions basées sur le genre sans tenir compte du contexte, qu’ils essaient de regarder désormais les questions de violences dans leur globalité et de prendre les éléments de contexte qui vont avec et de les traiter en conséquence. Nous attendons aussi d’eux, qu’ils s’investissent assez dans la prévention à travers la sensibilisation pour que les actes de violence puissent diminuer dans notre pays. », fait savoir le consultant-formateur Maïfouss Nassirou, exprimant ses attentes. Des questions posées par les participants, sont apparues des appréhensions. A la question de savoir la suite à donner à ces appréhensions, Calixte Adiyeton parlant au nom de Noël Chadaré, le secrétaire général de la Cosi-Bénin répond : « Il y a des actions à mener au sein des rédactions parce que le journaliste est aussi un homme au milieu de nombreuses contraintes. En tant qu’organisation syndicale, on peut accompagner les acteurs des médias à, dans une certaine mesure, se libérer de certaines contraintes. Ça leur permettra de mieux faire le travail. La Cosi-Bénin va récupérer certains enjeux autour desquels on pourra faire le lobbying près des décideurs pour qu’aujourd’hui, une femme qui est victime de violences dans notre pays, puisse vraiment avoir tout le soutien qu’elle mérite et aussi que ce type d’infractions soit puni. » Les participants se sont séparés après échanges autour la convention 190 de l’OIT avec le ferme engagement de s’investir mieux que par le passé par leurs productions pour faire reculer les barrières des violences exercées sur les femmes en République du Bénin.
Romuald D. LOGBO