Les cours reprennent au Bénin le lundi 11 mai 2020. Ainsi en a décidé le gouvernement de la Rupture. Mais cette décision inquiète les acteurs du système éducatif, en l’occurrence les centrales syndicales dans le contexte où les cas de contamination dû au coronavirus progressent de jours en jours. Pour apaiser élèves et parents d’élèves, la FESYNSEN/CGTB, la FeSEd/UNSTB et la COSI-Bénin donnent de la voix. En même temps, elles ont fait des propositions au gouvernement pour réduire les risques de contamination dans le rang des usagers des écoles.
A la date de ce lundi 04 Mai 2020, les cas de contamination de la Covid-19 au Bénin ont considérablement grimpé. On peut donc dénombrer sur la plateforme internet du gouvernement que le Bénin compte 96 cas. Mais malgré cette réalité qui plonge élèves, parents d’élèves et acteurs de l’éducation dans une psychose, les écoles fermées depuis le 30 mars 2020, vont rouvrir leurs portes comme annoncé initialement par le gouvernement, le lundi 11 Mai prochain pour le retour des apprenants en classes. Face à cette décision de reprise des cours qui semble être toujours d’actualité, les centrales syndicales s’inquiètent et réagissent pour dresser des propositions au gouvernement.
La réaction de la FESYNSEN/CGTB et de la FeSEd/UNSTB face à la reprise des cours
La Fédération des Syndicats du Secteur de l’Education Nationale (FESYNSEN) s’inquiète quant à la reprise des cours la semaine prochaine et par conséquent, interpelle le gouvernement. A travers un texte signé de son secrétaire exécutif, Sabirou Madjidi, la Fédération entend être rassurée des mesures prises par le gouvernement pour éviter une réouverture suicidaire des classes. « Le gouvernement doit rendre publique et ce avant le 11 mai 2020, les mesures et dispositions pratiques prises pour concilier la reprise des activités académiques et l’observance stricte des mesures et gestes barrières contre le Coronavirus », a souhaité la FESYNSEN qui n’a pas manqué d’exprimer sa disponibilité à œuvrer pour sauver l’année académique. De son côté, Arnaud Agbohounka, président de la Fédération des Syndicats de l’Education de l’UNSTB (FeSEd/UNSTB), qui se fait le porte-parole des élèves, parents d’élèves et enseignants, exprime aussi son inquiétude sur la reprise du lundi prochain et émet des interrogations. Elle suggère au gouvernement la prise des mesures en vue de sécuriser l’école et ses acteurs. Son président Arnaud Agbohounka demande à l’Etat, à l’instar de son collègue de la Fesynsen, de définir clairement à l’endroit des usagers de l’école et des établissements scolaires publics et privés, les moyens et les dispositions qui sont mis en place pour garantir aux apprenants et aux enseignants la protection et la prévention de la pandémie de la Covid-19. Elle invite cependant le gouvernement à la prudence dans la prise des décisions touchant à la vie des apprenants, des usagers des écoles et des établissements scolaires publics et privés dans notre pays. Au vue de toutes ces inquiétudes qui ne trouvent pas encore des mots d’apaisement de la part des autorités étatiques, la COSI-Bénin fait des propositions au gouvernement toujours dans le but de réduire la propagation du virus, en l’occurrence dans le rang des apprenants.
Les propositions de la COSI-Bénin à l’endroit de l’Etat Béninois
Au nombre des organisations syndicales ayant réagi, la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes (COSI-Bénin), qui fait des propositions aux autorités pour qu’à la reprise des cours, on ne constate pas des cas de contamination dans le rang des apprenants et enseignants. Ainsi, à la reprise, Noël Chadaré et les siens suggèrent que, aussi bien les acteurs intervenant dans les écoles que les élèves eux-mêmes fassent objet d’un dépistage. La COSI-Bénin propose également que la reprise soit faite par vague en faisant venir d’abord les classes d’examen à savoir le CM2, la 3ème et la Terminale tout en respectant la distance d’un mètre entre les apprenants. Elle exige par ailleurs que les apprenants soient dotés de masques de pharmacie ou à défaut, que les parents soient instruits aux fins d’acheter des masques artisanaux lavables à leurs progénitures. Les enseignants eux aussi sont non seulement invités au respect du port obligatoire des masques mais aussi à ne pas circuler dans les rangées lorsqu’ils sont en situation de classe. Il est nécessaire aux yeux des acteurs qui composent la COSI-Bénin, que les écoles soient dotées d’un dispositif pouvant permettre le contrôle de la température des écoliers. De façon spécifique, cette confédération propose que le reste des subventions prévues pour le compte de cette année scolaire en cours, soit envoyé aux écoles avant la reprise du 11 mai. Aussi, invite-elle le gouvernement à appuyer les établissements publics dans l’acquisition de tous les dispositifs ou équipements nécessaires à la prévention de cette maladie, qu’on peut appeler la maladie du siècle. Pour les enseignants bloqués à l’intérieur du pays par le cordon sanitaire, la COSI-Bénin espère vivement que des autorisations spéciales de déplacement leur soient accordées afin qu’’ils rejoignent leur poste de travail et que leurs convoyages soient organisés par les autorités sanitaires qui doivent les dépister systématiquement. Des décisions qui n’attendent que d’être mises en pratique pour le bonheur de l’école béninoise.
Estelle DJIGRI